La startup d’IA Anthropic a lancé lundi « Claude for Excel », un nouvel outil qui défie son partenaire et rival, Microsoft, dans le tableur le plus populaire au monde. Il place l’assistant d’IA d’Anthropic directement dans Excel pour automatiser les tâches financières complexes pour les professionnels.
Cette décision cible le secteur financier aux enjeux élevés avec compétences d’agents spécialisés et données de marché en direct provenant de fournisseurs comme LSEG. et Moody’s. En tant que concurrent direct des fonctionnalités Copilot de Microsoft, ce lancement intensifie la bataille pour le contrôle de l’IA d’entreprise en rencontrant les professionnels de la finance au sein du programme qu’ils utilisent quotidiennement.
Dans une démarche qui l’oppose directement à son partenaire le plus important, Anthropic a lancé son assistant d’IA en tant que complément qui se trouve dans une barre latérale Excel.
À partir de là, il peut lire, analyser, modifier et créer de nouveaux classeurs à l’aide d’invites en langage naturel. Surtout, l’outil est conçu pour le monde de la finance aux enjeux élevés. Il fournit des citations et des explications au niveau des cellules pour chaque changement apporté, préservant ainsi le réseau complexe de formules qui sous-tendent les modèles financiers.
Nous développons Claude pour les services financiers, avec un complément Excel, de nouveaux connecteurs vers des données en temps réel et des analyses de marché, ainsi que des compétences d’agent prédéfinies, notamment des modèles de flux de trésorerie et le lancement de rapports de couverture. pic.twitter.com/KfpD0losgr
— Anthropique (@AnthropicAI) 27 octobre 2025
Une dynamique concurrentielle fascinante est créée par ce lancement. Microsoft a passé l’année dernière à intégrer de manière agressive sa propre IA, Copilot, dans sa suite de productivité phare. Ses efforts ont commencé avec la fonction `=COPILOT()` dans la cellule en août et ont culminé avec le”Mode Agent”pour Excel le mois dernier, qui utilise le GPT-5 d’OpenAI pour exécuter des tâches complexes en plusieurs étapes à partir d’une seule invite.
Maintenant, Claude d’Anthropic est en compétition pour le même espace d’écran, offrant une expérience agent rivale dans la propre application de Microsoft.
Sa relation avec Microsoft est complexe car le géant de Redmond est aussi un partenaire clé. Microsoft a officiellement intégré Claude en tant qu’alternative sélectionnable par l’utilisateur à OpenAI pour certaines fonctionnalités de M365 Copilot en septembre.
Alors que le mode agent intégré à l’application de Microsoft repose sur OpenAI, son agent Office basé sur le chat pour créer de nouveaux documents à partir de zéro est alimenté par Anthropic. Cette double stratégie de partenariat et de compétition se joue désormais directement dans les cellules et les colonnes d’Excel.
Pour l’instant, Claude pour Excel est disponible en avant-première de recherche bêta pour les utilisateurs des forfaits payants Max, Team et Enterprise d’Anthropic.
Excel devient le nouveau champ de bataille de l’IA
En intégrant son IA dans la lingua franca de la finance, Anthropic joue un rôle stratégique sur le marché lucratif des entreprises. L’entreprise ne propose pas seulement un assistant générique ; il s’agit de construire un outil spécialisé conçu pour conquérir Wall Street.
Un élément clé de cette stratégie consiste à créer un « fossé des données » concurrentiel en connectant Claude aux informations exclusives qui alimentent le secteur financier.
Son annonce inclut de nouveaux connecteurs à une liste de géants des données financières. Il s’agit notamment du LSEG (le London Stock Exchange Group) pour les données de marché en direct, de Moody’s pour les notations de crédit et la recherche sur les entreprises, d’Aiera pour les transcriptions d’appels de résultats en temps réel et de Chronograph pour les données de portefeuille de capital-investissement.
Avoir un accès direct à des informations de haute qualité en temps réel donne à Claude un avantage par rapport aux modèles à usage général formés sur des données Web publiques, un avantage essentiel dans un secteur où la précision est primordiale.
Déjà, cette focalisation sur les données et les outils spécialisés séduit les grandes institutions financières. Selon un rapport de VentureBeat, les premiers utilisateurs constatent des gains de productivité massifs.
Peter Zaffino, PDG d’AIG, a indiqué que l’outil a « réduit le délai pour Nous avons multiplié par plus de 5 l’activité lors de nos premiers déploiements tout en améliorant simultanément l’exactitude de nos données de 75 % à plus de 90 %. déployer un autre outil d’IA : il s’agit de s’associer avec une entreprise qui comprend la complexité qu’exigent les services financiers. Les capacités de Claude dans des « compétences d’agent » prédéfinies conçues pour automatiser le travail quotidien des analystes débutants et intermédiaires.
Ces compétences peuvent créer des modèles complets de flux de trésorerie actualisés (DCF), effectuer des analyses d’entreprise comparables, traiter des documents de diligence raisonnable à partir de salles de données et même rédiger des rapports de couverture d’initiation à partir de zéro.
Alimenter cette capacité agentique est ce qu’Anthropic appelle un « environnement informatique privé », un espace sécurisé où Claude peut écrire et exécuter du code pour effectuer des analyses et générer des fichiers prêts à l’emploi.
Il représente une évolution significative dans l’IA des feuilles de calcul, passant d’un assistant passif qui répond aux questions à un collaborateur actif qui effectue des tâches complexes, projets en plusieurs étapes.
Au-delà des formules : l’essor du tableur agent
Malgré ses capacités impressionnantes, le secteur financier reste prudent. Le risque d’« hallunciations » de l’IA ou d’erreurs en cascade est une préoccupation majeure pour les responsables financiers.
Anthropic est parfaitement conscient de ces risques et souligne l’importance de la surveillance humaine. Jonathan Pelosi, responsable mondial de l’industrie des services financiers de la société, a souligné que « la plateforme… n’est pas destinée à une prise de décision financière autonome ni à fournir des recommandations boursières que les utilisateurs suivent aveuglément. »
L’outil est conçu pour être un assistant puissant, et non un décideur autonome.
Cela reflète un sentiment plus large d’optimisme prudent dans l’industrie. Les institutions financières sont désireuses d’exploiter les gains de productivité de l’IA, mais agissent avec prudence pour gérer les risques associés.
Comme Ian Glasner, responsable des technologies émergentes du groupe HSBC, a récemment commenté, « En tant qu’industrie, nous sommes très bien préparés à gérer les risques. Ne compliquons pas trop les choses. Nous devons simplement nous concentrer sur le cas d’utilisation métier et la valeur associée.