Microsoft envisage d’étendre son assistant Copilot AI au serveur Exchange sur site, une décision qui remet directement en question les raisons pour lesquelles de nombreuses organisations évitent le cloud.

Dans un enquête publique annoncée le 23 octobre, la société évalue l’intérêt pour un Copilot sur site, mais avec un problème important : il peut nécessiter l’envoi de données du serveur vers le cloud pour traitement.

Cette proposition crée un dilemme pour les administrateurs qui s’appuient sur des serveurs auto-hébergés pour le contrôle des données, la sécurité et la conformité réglementaire. Cette initiative est la dernière étape dans les efforts de Microsoft pour intégrer l’IA dans chaque produit, testant la volonté de ses clients les plus prudents d’adopter des fonctionnalités dépendantes du cloud.

Un cloud Un casse-tête pour les administrateurs sur site

Pour les organisations qui gardent délibérément leurs serveurs de messagerie sur site, l’enquête présente un conflit fondamental.

L’équipe Exchange de Microsoft a officiellement annoncé qu’elle explorait le concept, en déclarant:”Nous étudions la possibilité d’introduire Copilot pour Exchange Server (sur site). Vos commentaires sur ce sujet nous aideront à comprendre votre intérêt et”

Pourtant, la question centrale de l’enquête est au cœur du débat sur site. La question est posée aux participants : « Votre organisation serait-elle à l’aise avec l’activation de Copilot pour Exchange Server si cela nécessite l’envoi de certaines données d’Exchange Server vers le cloud ? »

Cette formulation a été accueillie avec scepticisme. De nombreux administrateurs exécutent des versions locales d’Exchange précisément pour garantir que leurs données ne traversent jamais l’infrastructure cloud de Microsoft.

Pour eux, la proposition semble annuler le principal avantage de leur configuration actuelle.

Le problème principal est que les modèles d’IA comme Copilot nécessitent beaucoup de calculs et s’appuient sur des centres de données cloud massifs et centralisés. L’introduction de ces fonctionnalités dans des environnements isolés sur site constitue un défi technique et philosophique important.

L’impasse en matière de souveraineté : pourquoi le sur site est toujours important

À la base de tout ce débat se trouve une réalité technique décrite dans la propre documentation de Microsoft.

Un guide officiel pour les configurations hybrides indique explicitement que l’actuel Microsoft 365 Copilot est entièrement basé sur le cloud et n’a aucun accès aux boîtes aux lettres sur site.

Pour le Copilot sur site proposé, pour fonctionner, Microsoft devrait concevoir une nouvelle architecture hybride ou convaincre les clients d’accepter un niveau de partage de données dans le cloud qu’ils ont jusqu’à présent rejeté.

Les organisations de secteurs tels que la finance, la santé et le gouvernement sont souvent confrontées à des exigences strictes en matière de résidence et de souveraineté des données.

Ces règles exigent que les informations sensibles restent dans des limites géographiques ou de réseau spécifiques.

L’adoption d’outils d’IA dans le cloud nécessite souvent un Évaluation de l’impact sur la protection des données (DPIA) dans le cadre de réglementations telles que le RGPD pour atténuer les risques de fuite ou d’utilisation abusive des données.

L’enquête reconnaît ces préoccupations, demandant des commentaires sur les exigences « non négociables ». Il offre des possibilités telles que des garanties strictes de limites de données, des restrictions définies par l’administrateur et même une version complètement déconnectée et isolée.

Cependant, le développement d’un tel produit serait une entreprise majeure, nécessitant potentiellement un modèle d’IA sur site distinct et moins puissant.

Partie d’un manuel plus large : la marche de Copilot vers l’ubiquité

Le placement de cette enquête dans un contexte plus large révèle qu’il s’agit de la dernière avancée dans la stratégie agressive d’intégration de l’IA de l’entreprise.

L’objectif de Microsoft est de faire de Copilot une couche omniprésente et indispensable dans l’ensemble de son écosystème de logiciels et de services. Cette stratégie d’ubiquité, de monétisation et de verticalisation vise à faire de l’assistant IA un compagnon numérique partout.

L’entreprise a déjà démontré ce playbook avec beaucoup de succès. En intégrant Copilot dans Microsoft 365, l’entreprise a créé une énorme opportunité de vente incitative. Avec plus de 400 millions de licences commerciales payantes, les frais mensuels de 30 $ par utilisateur pour Copilot représentent une opportunité de revenus annuels théoriques dépassant 144 milliards de dollars.

Cela encadre l’essor d’Exchange sur site non pas comme une expérience de niche, mais comme une tentative de capturer tous les segments possibles de son vaste marché d’entreprise.

La stratégie de Microsoft consiste à tirer parti de sa profonde dépendance client existante pour stimuler l’IA. adoption. Comme Sumit Chauhan de Microsoft, qui l’a affirmé : “La productivité est notre ADN, nous sommes Office. Alors que d’autres essaieront de nous reproduire, rien ne remplace la réalité.”

 En poussant Copilot même dans les coins les plus opposés au cloud de son empire, l’entreprise parie que les gains de productivité issus de l’IA finiront par l’emporter sur les préoccupations de longue date en matière de souveraineté des données.

Un avenir hybride ou une migration forcée ?

L’enquête de Microsoft sur un Copilot sur site pour Exchange soulève une question cruciale pour l’informatique d’entreprise. Il présente le choix entre maintenir une isolation stricte des données et accéder aux derniers outils de productivité basés sur l’IA.

Bien que l’entreprise présente cela comme une exploration de l’intérêt des clients, cela constitue également un signal clair de son orientation stratégique.

Pour l’instant, l’entreprise recueille des commentaires. Les résultats de l’enquête dépendront probablement de la question de savoir si les clients croient qu’une solution d’IA hybride véritablement sécurisée est possible ou s’ils considèrent cela comme un coup de pouce doux mais ferme vers le cloud.

Les administrateurs qui apprécient leurs configurations sur site sont invités à définir leurs lignes rouges, sachant que les ambitions de Microsoft en matière d’IA sont fondamentalement centrées sur le cloud. Les résultats façonneront l’avenir de l’un des produits sur site les plus durables du monde de l’entreprise.

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