La Commission européenne examine les allégations selon lesquelles Google et Meta Platforms auraient collaboré à des campagnes publicitaires ciblant les utilisateurs adolescents, contournant ainsi les garanties de Google pour les mineurs.

Selon un enquête du Financial Times (FT), la campagne a promu Instagram aux utilisateurs de YouTube identifiés dans une catégorie intitulée « Inconnu », ce qui soulève des inquiétudes quant aux pratiques publicitaires éthiques et aux violations de la vie privée.

Faille : le groupe d’utilisateurs « Inconnus »

Les politiques publicitaires de Google interdisent les publicités personnalisées pour les utilisateurs de moins de 18 ans, mais le groupe d’utilisateurs « inconnus » exploité dans cette campagne représentait une exception. Bien que ces utilisateurs ne disposaient pas d’identifiants démographiques tels que l’âge ou le sexe, les données internes de Google ont révélé que la catégorie était fortement orientée vers les mineurs. utilisateurs.

Cet aperçu aurait été partagé avec Meta par des employés de Google, qui ont suggéré d’exploiter le groupe comme moyen de contourner les restrictions existantes.

L’enquête du FT a détaillé comment cette solution de contournement a permis des promotions ciblées sur Instagram, touchant prétendument des millions d’utilisateurs adolescents. La campagne, qui a débuté comme projet pilote au Canada, a donné d’excellents résultats et a été étendue aux États-Unis plus tôt cette année. Les projets de déploiement mondial et d’inclusion d’autres plateformes Meta, telles que Facebook, ont été annulés après la révélation de la campagne.

Retombées internes chez Google

Suite à la Selon un rapport du FT, Google a lancé une enquête interne sous le nom de code « Tangerine Owl ». Cette enquête a examiné si la campagne violait les politiques de l’entreprise, en se concentrant sur les communications entre les employés de Google, Meta et Spark Foundry, l’agence de publicité impliquée.

Les résultats ont suscité Google doit prendre des mesures correctives. Un porte-parole de l’entreprise a déclaré :”Nous avons organisé des formations internes mises à jour pour garantir que nos équipes commerciales restent au courant de nos politiques et de nos protections techniques.”

De plus, Google a interdit le ciblage démographique pour le groupe « inconnu », augmentant la tranche d’âge minimum pour de telles publicités à 18-24 ans. La société a également limité les collaborations avec Meta sur les campagnes faisant la promotion des plateformes de médias sociaux auprès des utilisateurs plus jeunes.

Réglementation de l’UE Actions

La Commission européenne a demandé une documentation complète à Google, notamment des e-mails, des présentations et des discussions internes liées à la campagne. Les responsables évaluent si le partenariat a enfreint les réglementations de l’UE sur la confidentialité des données et la publicité. Bien qu’aucune enquête formelle n’ait été annoncée, l’intérêt de la Commission reflète une volonté plus large de tenir les entreprises technologiques responsables de leurs pratiques.

Meta n’a pas fait de commentaire sur la question. L’entreprise a déjà fait l’objet d’un examen minutieux concernant sa gestion des mineurs sur ses plateformes, notamment des allégations d’activation de contenus exploiteurs et de contribution aux problèmes de santé mentale chez les jeunes utilisateurs.

Défis éthiques dans la publicité numérique

Ce cas met en évidence les défis liés à l’équilibre entre l’innovation dans la publicité numérique et les responsabilités éthiques. La personnalisation des publicités, une stratégie courante qui utilise les données des utilisateurs pour adapter le contenu, devient problématique lorsqu’elle est appliquée à des groupes vulnérables tels que les mineurs. Le groupe d’utilisateurs « inconnus », initialement destiné à anonymiser les données démographiques, est devenu par inadvertance une faille pour cibler des publics mineurs.

L’incident souligne la nécessité de mesures de protection plus strictes dans les systèmes de publicité automatisés. Les experts affirment que s’appuyer sur des politiques internes à elle seule, elle ne suffit pas, en particulier lorsque les incitations économiques favorisent l’engagement maximal plutôt que la protection des utilisateurs.

Vue d’ensemble : Big Tech et confidentialité

La collaboration entre Google et Meta se produit dans un contexte de surveillance réglementaire accrue. Aux États-Unis, Google fait face à de multiples poursuites antitrust, notamment des allégations selon lesquelles il aurait monopolisé l’écosystème de la publicité numérique. Meta, quant à elle, a été critiquée pour sa gestion de la sécurité des enfants sur des plateformes comme Instagram et Facebook. avec le PDG Mark Zuckerberg témoignant devant le Congrès plus tôt cette année.

Ces enquêtes mettent en évidence la tension croissante entre les intérêts économiques et les efforts de réglementation pour garantir des pratiques éthiques. Si la Commission européenne ouvre une enquête formelle, l’affaire pourrait créer un précédent quant à la manière dont les entreprises technologiques gèrent la publicité ciblant les mineurs.

Mesures correctives et implications futures

En plus d’interdire l’utilisation du groupe « inconnu » pour le ciblage démographique, Google a mis en place une formation de conformité obligatoire pour ses équipes publicitaires. Ces mesures visent à prévenir des incidents similaires, mais des questions demeurent quant à leur efficacité compte tenu de la dynamique complexe de la publicité numérique..

Pour Meta, les retombées de la campagne soulèvent des questions plus larges sur ses stratégies à long terme pour impliquer les jeunes utilisateurs, un groupe démographique clé pour ses plates-formes. Les deux sociétés seront probablement confrontées à une pression accrue pour faire preuve de responsabilité et de transparence dans leurs pratiques publicitaires.

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